Collecte de fonds d'aide directe à des personnes LGBTIQ ayant souffert de l'explosion du port de Beyrouth

Je m’appelle Ian Abinakle. Plus jeune, alors que j’étais destiné à enseigner la littérature française à Beyrouth, la vie m’a mené à Montréal où j’ai été attiré par la production de spectacles, la planification d’événements et l’activisme. Cela m’a conduit à promouvoir la diversité, l’inclusion et l’équité à travers la musique et l’art en m’impliquant dans les organisations de la fierté LGBTQ. J’ai été directeur du festival de la fierté Divers/Cité Montréal pendant plus de 15 ans, producteur du Green Space Festival pour le Centre The 519 de Toronto pendant 12 ans ainsi qu’organisateur d’événements de collecte de fonds à grande échelle. À travers ces réalisations, j’ai été témoin des impacts positifs que peuvent avoir ces initiatives sur les individus et plus largement sur la communauté.

La campagne de financement Cœurs en éclats a fait surface dans ma tête durant l’isolement pandémique, quand j’ai senti le besoin “ d’être utile” de nouveau. La vie sociale restreinte et la surcharge de connectivité numérique ont rendu mon âme assombrie par l’insupportable sentiment d’être inutile, de ne pas être un contributeur « essentiel » à la société, sentiment aggravé par mon impuissance face à l’effondrement du pays de mon enfance et le lourd fardeau de difficultés que subissent les individus LGBTIQ atteints par l’explosion du port de Beyrouth.

La campagne de financement Cœurs en Éclats est née du désir d’aider à soulager une part des souffrances provoquées par l’explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020. Un an plus tard, la partie détruite de la ville et les vies de milliers de ses citoyens continuent d’être gravement affectées par la cinquième déflagration la plus puissante de l’histoire de l’humanité.

Les quartiers de Gemmayzé et de Mar Mikhaël – havres de la société LGBTIQ de Beyrouth – ont été les plus endommagés par l’explosion. Les relations de nombreux membres des communautés LGBTIQ ont été déchirées au moment du drame. Des personnes ont été contraintes de quitter leur maison pour trouver refuge auprès de leur famille et de leurs amis qui, souvent, ne sont pas au courant de leur orientation sexuelle, et encore moins de leur vie amoureuse.

D’une ampleur comparable aux sept plaies d’Égypte, l’explosion a exacerbé les problèmes préexistants : une économie impitoyable, un soutien gouvernemental inexistant, un système politique corrompu, sans parler de la crise sanitaire due à la pandémie. Ajoutez à cela l’homophobie et la transphobie.

Les victimes LGBTIQ de l’explosion de Beyrouth sont les oubliés parmi les oubliés. Nous devons les voir, les écouter, les comprendre, et les aider de toutes les manières possibles.

À travers ce projet, je me suis rendu à Beyrouth durant le mois de juin. J’ai rencontré 14 personnes LGBTIQ et leurs familles, et j’ai écrit leurs histoires en Anglais et en Français. La campagne de financement Cœurs en Éclats partagera leurs histoires en ligne, et donnera une voix à leurs peines, leurs besoins et leurs espoirs dans le but de recueillir suffisamment de fonds pour soulager leurs souffrances.

L’argent recueilli par la campagne permettra de fournir un financement crucial pour chaque personne. Le cas échéant, les fonds supplémentaires serviront à offrir plus d’aides et à partager d’autres histoires inédites de la liste de l’organisation MOSAIC, qui sont nombreuses.

Les fonds amassés couvriront les besoins essentiels des protagonistes présentés dans les histoires de cette campagne. Il n’y aura pas de frais d’administration ni de dépenses déduites des dons.